*** NOUVEAUTÉ ***

*** J'ai accédé à la vision premium du site et je peux donc mettre plus de photos (j'en ai rajouté quelques unes dans mes albums précédents). Je peux aussi désormais mettre des vidéos et bous pouvez m'envoyer des messages en cliquant sur ma photo en haut à gauche. ***




J'ai essayé de résumer ces premiers jours sur mon lieu de stage en quelques paragraphes.


  • Dorothy

Il faut déjà que je commence par parler de Dorothy. Très officiellement, il s'agit de ma "maitre de stage" et c'est également elle qui m'héberge. Dorothy a dans les 75 ans et elle se comporte avec moi comme une grand-mère. Elle aime dire à qui veut l'entendre qu'elle est ravie d'avoir une fille à la maison, comme elle n'a eu qu'un garçon. Elle me gâte dès fois tellement que s'en est gênant. Dès le premier jour elle m'a donné une dizaine de livres et journaux à lire concernant l'agriculture durable en Californie. Elle veut vraiment me faire découvrir au mieux ce domaine et dès fois je suis un peu noyée sous le nombre d'informations que je reçois, d'autant qu'il n'est pas toujours évident pour moi de comprendre tous les mots techniques anglais. C'est une femme étonnante, au savoir immense, qui trouve tout le monde "wooooooonderful" et qui a un agenda qui doit peser au moins 5 kg ! Je n'ai jamais vu un agenda aussi énorme. Toute sa vie est là. Elle passe ses journées à vadrouiller d'un rendez-vous à l'autre, et elle s'implique autant qu'elle peut dans le volontariat à travers tout les projets conduits par Slow Food et autres.   

Dorothy connaît toute la ville de Davis ! En une semaine j'ai rencontré une trentaine de personnes qui jouent un rôle plus ou moins direct avec Slow Food, et je n'ai évidemment pas retenu beaucoup prénoms... Elle a une vitalité et une force de vie hors du commun. Elles s'est remise de trois cancers et d'un accident qui l'a amenée à subir une reconstruction nasale.  Rien que pour la rencontrer le voyage vaut le détour !


  • Davis

La ville est très calme et très tranquille. Rien à voir ici avec San Francisco ou Los Angeles. Pas de SDF dans les rues. Il s'agit vraiment d'une ville résidentielle où on ne trouve que des maisons (pas d'immeubles). Du coup, il n'y a pas non plus beaucoup d'activités, on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une ville qui "bouge". Tout s'articule tellement autour de l'université que l'été, quand les étudiants désertent le campus, il n'y a plus rien ! Toutes les maisons louées par les étudiants sont vides et les très nombreuses pistes cyclables sont désertes. Concernant le climat à Davis, il fait sec et trèèès chaud ! Comme partout en Californie, pas une goutte d'eau à l'horizon et les températures sont comprises entre 35 et 40 degrés. En fin de journée il y a parfois une légère brise qui rafraichie l'air et qui vient du brouillard de San Francisco, mais c'est rare.


  • La nourriture

Que de clichés sur la nourriture américaine ! J'ai pu en vérifier certains. Le premier, c'est qu'ici on mange à n'importe quelle heure ! Par exemple lors de mon deuxième jour à Davis, j'ai mangé mon petit déjeuner en me levant à 9 heures. Ensuite nous avons mangé un énorme bourritos à 11h30 alors que je n'avais aucunement faim, et le clou du spectacle a été lorsque la sœur de Dorothy est venue à 15h30 nous rendre visite et que nous avons manger des pizzas ensemble, c'est à dire notre diner. Chez nous, lors d'une visite de ce genre à une telle heure on sort le thé et les biscuits, on ne mange pas le diner en avance ! Dans tous les cas, les américains mangent très tôt le soir, vers 17h30-18h30. Je suis passée pour une folle une fois en disant que chez nous on mange habituellement vers 19h30-20h30, si ce n'est parfois plus tard. La cantine de Vetagro à 19h c'est déjà trop tard pour eux !En 15 jours aux États-Unis, j'ai mangé plus de bourritos et de tacos que n'importe quoi d'autre ! L'influence mexicaine se fait sentir partout, jusque dans les assiettes. J'ai pour l'instant vu plus de restaurants/fast-food mexicains que de traditionnels hamburgers et hot dog américains.

Concernant le fromage... On en trouve (c'est déjà ça). Mais tous les fromages sont ici issus de lait pasteurisé puisqu'il est interdit de commercialiser quelque produit laitier qui ne soit pas pasteurisé. J'ai eu le malheur de dire à Dorothy que j'adorais le fromage. Du coup elle m'en a acheté plein. Mais j'aurais du préciser que j'aimais le fromage qui avait du gout ! la consistance y est, mais le gout je suis désolée, il est absent. Impossible d'affiner les fromages sans cette flore car quasiment rien ne s'y développe tellement c'est stérile. J'ai ainsi gouté un pseudo Brie qui avait moins de gout qu'un Brie industriel de type Président, et un bleu qui avait vaguement le gout des roquefortis. Et il s'agissait de fromages fermiers ! J'ai quand même réussi à trouver sur le marché un cheddar affiné pas trop mal qui ressemble à du parmesan. D'après Dorothy, la plupart des Américains croient vraiment que c'est dangereux de manger des produits laitiers non pasteurisés. S'ils savaient ce qu'ils perdent !

A noter aussi que la plupart des gens (peut être moins les jeunes générations) récitent leurs grâces avant un diner en famille/amis. J'ai encore du mal à m'y faire et j'ai peur de paraître impolie en oubliant et en entamant mon repas avant le bénédicité.

Mais sinon dans l'ensemble je vais plutôt bien manger ici car Dorothy et Allan aiment cuisiner. On mange beaucoup de fruits et légumes de saisons qui sont délicieux donc ça me va parfaitement !


  • La langue

J'ai beaucoup plus de facilités à comprendre les conversations que l'année dernière à Londres. On s'habitue vite à l'accent Californien, qui est au final l'accent que l'on retrouve dans les films et séries. J'ai parfois encore du mal à m'exprimer par manque de vocabulaire et je fais encore de nombreuses fautes grammaticales. Ce qui est amusant, c'est que les mots que j'ai le plus de mal à comprendre sont les mots anglais que l'on utilise en France. Ainsi il a 2 jours j'ai mis quelques minutes à comprendre que Dorothy me parlait de jeans lorsqu'elle me parlait de "lévaaaaai" (Levis pour Levis Strauss en fait). Certains disent que je prononce les mots à l'anglaise et non à l'américaine, mais c'est vrai que depuis toujours on nous apprend l'Anglais britannique.

Sinon maintenant mon prénom officiel ici c'est Aimee (en prononçant Aimy) car personne n'arrive à dire correctement Amandine, même s'ils trouvent tous que c'est joli, et j'ai donc pris mon deuxième prénom.   


  • Sacramento

Mercredi matin Dorothy m'a amenée à Sacramento, la capitale de la Californie. Si Davis est une ville résidentielle et universitaire, Sacramento est la ville du business qui est désertée le dimanche. On y arrive rapidement en seulement 30 minutes de route. J'ai visité le Suter's Ford pendant que Dorothy était chez le médecin. Il s'agit d'un fort construit à l'époque de la ruée vers l'or pour abriter les migrants venus en masse dans l'espoir de trouver quelques pépites. Ensuite Dorothy m'a amenée dans le vieux Sacramento. C'est très joliment préservé, il s'agit vraiment de la vieille ville construite au temps de la ruée vers l'or et on imagine très bien les chevaux dans la rue principale attendant leurs maitres cow boys buvant un coup au saloon, et les dames se balader avec leurs belles robes.

 Dorothy m'a raconté l'histoire du Poney express : Durant quelques mois, avant que la ligne de chemin de fer ne soit construite et avant que le télégramme n'existe, des hommes traversaient tout le pays d'est en ouest en faisant des haltes pour changer de chevaux, dans le but de transmettre des messages. C'était un voyage très périlleux et de nombreux hommes se faisaient tuer par les indiens.


  • Le marché (Farmer's Market) 

Davis est réputée pour  ses marchés fermiers. C'est très différent de nos marchés fermiers à nous et je comprends pourquoi parfois on dit de nos marchés qu'ils sont vieux. Ici, le marché est une fête. De nombreux stands proposent des plats à base de produits locaux (hot dogs, sandwiches, soupes, croissants etc) et les gens s'assoient sur la pelouse d'à coté pour manger ce qu'ils ont acheter ou ce qu'ils ramènent de chez eux. Un groupe joue de la musique. Les enfants peuvent jouer sur des structures gonflables, se faire maquiller ou monter un mur d'escalade. S'en est tellement festif que les légumes, fruits, fromages, confitures et autres produits locaux que l'on y trouve semblent secondaires. Tout est cependant délicieux. Il est possible de gouter de tout, même si on n'achète pas, ce qui me rappelle Borough Market à Londres.


  • Le stage

Et oui, c'est tout de même le plus important ! Cette première semaine a été très peu chargée car il a fallu tout planifier et organiser pour les semaines à venir. J'ai encore un peu de mal à comprendre comment tout s'organise, car il n'y a pas que Slow Food.


  1. Tout d'abord il y a Farmer's Market, le marché de produits locaux, qui a lieu 3 fois par semaines et où je vais aider de temps en temps à vendre les produits .
  2. Ensuite il y a un programme de recyclage dont  s'occupe en partie Dorothy. Une grande campagne de sensibilisation est faite dans toute la ville et surtout dans les écoles. Des bennes à recyclage ont été installées dans chaque cours de récréation, et même une benne à composte. Je vais assister à quelques réunions ponctuelles de ce programme pour voir comment ils arrivent à tout coordonner entre la ville, les écoles, les élèves et les parents.
  3. Après il y a le programme Farm to fork qui met en place des jardins dans les écoles pour apprendre aux élèves d'où vient la nourriture et comment on peut cultiver des choses de saison. Je vais passer 3 heures par semaine avec Tabari qui travaille pour ce programme mais je ne sais pas encore exactement ce qu'il va me faire faire.
  4. Le plus gros programme : Farm to school. Il est géré par le département de nutrition et il vise à amener un maximum de nourriture locale et bio dans les écoles de la ville. J'ai un rôle important à jouer qui va occuper les 3/4 mon temps : je vais devoir réaliser une série de vidéos avec trois fermes dont les produits sont proposés au déjeuner dans les écoles, pour mettre en avant ce programme et le valoriser autour de la communauté locale mais aussi auprès de toutes les autres écoles du pays.

L'association Slow Food coordonne tous ces programmes. En plus de tout ça, je vais également faire quelques autres petites choses :


  1. Je vais jouer les animatrices sur une ferme pédagogique qui accueille des enfants chaque semaine pour un camp de vacances agricoles. Il faudra les surveiller et leur montrer en quoi consiste le travaille à la ferme.
  2. Dorothy m'a parlé d'une étudiante qui doit réaliser une vidéo pour sa prof de langue en français sur le programme de recyclage à Davis et je vais donc l'aider un peu.
  3. Je vais participer à divers évènements organisés par Slow food tel que le festival de la tomate.
  4. Si j'ai encore le temps avec tout ça, je peux me porter volontaire au jardin potager écologique de l'université. C'est ce que j'ai fais ce vendredi matin et c'était vraiment sympa. L'université dispose de moyens vraiment énormes par rapport à nos petites écoles. Il y a non seulement une énorme ferme conventionnelle (enfin tout est relatif car une centaine de vaches et quelques hectares ici c'est minuscule), mais il y a aussi un jardin potager écologique. Les étudiants viennent s'en occuper bénévolement, on peut y planter ce qu'on veut, l'université fournie tout ! Il y a plein de fleurs, de fruits et de légumes. On récolte ce qu'il y a et on repart gratuitement avec ce qu'on veut. Je trouve ça génial ! C'est ça qu'on devrait avoir à l'école. Mais bon ici ils sont des milliers d'étudiants donc c'est facile de trouver des volontaires, et c'est financé en partie par l'argent que les étudiants doivent payer lors de leur inscription. Vetagro Sup est donc tout petit à côté de ça. Mais s'ils ont beaucoup plus de moyens à leur disposition que nous, l'enseignement universitaire est assez critiqué par les étudiants ici. Ils n'en reviennent pas quand je leur dis qu'on est obligé de faire 4 stages en tout, dont un à l'étranger. Leurs universités sont des grosses usines à business ou la professionnalisation est bien trop oubliée pour eux et ils aimeraient bien avoir l'opportunité de faire de tels stages.

Voilà pour cette première semaine ici. Les choses sérieuses comment d'avantage la semaine prochaine.



PS : on se rend compte que l'on tient à certaines choses lorsqu'il est trop tard et qu'on les a déjà perdues....