Petite
liste des choses qui sont différentes ici et qui m’interpellent.

  • La nourriture


Oui décidemment je pourrais écrire des pages et des pages
sur ce sujet. Je commence à en avoir marre des sandwichs du midi. Ce repas
n’existe définitivement pas ici. On prend un petit déjeuner, on dîne le soir
(pardon, en fin d’après-midi voir dans l’après-midi), et entre les deux… On
picore ce qu’on veut quand on veut ! C’est comme ça. Pas question de
manger des restes d’hier soir à 12h, de faire de simples pates ou encore moins
une salade. NON. C’est SANDWICH ! Et un sandwich ici = 1 tranche de pain
de mie bien industrielle avec une fine couche de margarine (ou de beurre si on
est chanceux) + 2 tranches de fromage type emmental/cheddar industriel qui n’a
ni texture ni saveur + 1 tranche de jambon s’il y a + le fameux pickle. Le pickle correspond (dans la littérature) à nos petits cornichons.
Mais c’est en réalité bien plus que cela, c’est un art de vivre. Pickle par-ci, pickle par-là : ils en mettent partout ! Et si encore il
s’agissait de nos petits cornichons craquants… Mais non, ici ils sont énormes,
ressemblent à des courgettes et n’ont aucun gout. Bref vous l’aurez compris, je
fais une overdose de ces sandwichs. Car c’est ça tous les midis, que l’on soit
à la maison ou au boulot. Le deuxième concept après les pickles, c’est les crackers
qui remplacent complètement le pain. On ne mange pas du fromage avec du pain
mais avec ces crackers, qui sont
l’équivalent de petits biscuits salés qui n’ont aucun gout sans accompagnement.
Mais non, rien ne vaut une simple baguette. Enfin, la troisième chose qui
m’agace ici c’est le dressing des
salades. La première fois qu’on m’a demandé comment je voulais le dressing avec ma salade j’ai pensé qu’on
me demandait comment je voulais que ma salade soit dressée et je me suis
demandée comment on pouvait dresser une salade autrement que dans une assiette.
J’ai vite compris que dressing =
sauce dans une salade. En gros, c’est la vinaigrette quoi. Les Américains en sont
fous. Mais malheureusement ils ne sont pas fous de la vinaigrette maison mais
des vinaigrettes toutes faites suivant des recettes issues de diffèrent pays
(vinaigrette française, soit disant, asiatique etc.). Dorothy en a une dizaine
et à chaque repas lorsqu’elle me demande laquelle je veux je pense fortement à
un unique filet d’huile d’olive. Mais ce n’est pas possible. Parmi les
curiosités alimentaires aussi il faut noter la présence normale de fruits sous
forme de salade avec un plat. Ainsi cette semaine j’ai mangé du poulet avec du
riz, des pêches et des bananes. Et ça arrive souvent. Mais il y a quand même
plein de choses que j’apprécie dans leur nourriture : le mais que l’on
mange grillé au barbecue revenu avec un peu de beurre salé, le popcorn qui n’est
pas que réservé aux salles de cinéma (au marché il se vend un popcorn bien
caramélisé provenant de mais du coin bio), la diversité des tomates, concombres
et courges qui offrent tous des saveurs uniques.


  • Les fast food


Rien d’étonnant à voir des fast food partout, grâce à la mondialisation on en a aussi notre
quota. A noter tout de même que le Mac Donald français est considéré comme étant
gastronomique par rapport à ici. Avec nos pains Jacquet, nos recettes à base de
fromage bien français, nos salades, tout ça tout ça, c’est bien plus diversifié
et « équilibré » que les Mac Donalds d’ici. Mais bon n’oublions pas
que nos frites macdo ont toujours 20 additifs. Bref tout ça pour venir au fait que
j’ai récemment mangé dans mon premier fast
food
americain. J’entends par là qu’il s’agit d’une chaine (Californienne)
qui s’appelle In & Out, qui a un « restaurant » dans chaque ville
de l’état et qui ne vend exclusivement que des hamburgers. Les cousins me l’ont
recommandé et même Dorothy dit qu’elle y mange parfois car c’est bon et que ça reste
une entreprise Californienne familiale (version americaine) qui paye bien ses
employés. Il fallait donc que j’y goute. La carte est réduite au choix de
burger ou cheeseburger. Mais c’est vrai qu’ils sont plutôt bons et les
ingredients m’ont paru plutôt frais. Mais ce qui est hallucinant ici c’est le
prix ! Mac Do en France se rapproche plus d’un restaurant classique
(compter au moins 8,5€ pour un menu et plutôt 10 ou 12€ si on a de l’appétit).
Ici pour 5$ on est calé pour la journée. On comprend donc que ça revienne moins
cher que d’acheter des fruits et légumes frais...


  • Le bénédicité


Et oui, ça se fait vraiment beaucoup pour toute famille
chrétienne qui se respecte. Tous les soirs j’y ai droit avant le repas donc
maintenant je le connais par cœur et ça donne ça :

« Come on Jesus, be our guest, and
let this food to us be blest. Name of the father, the son, and the holly spirit.
Amen » et ensuite on
remercie dieu pour quelques chose de bien qui nous est arrivé dans la journée.


  • Les voitures


Oui, elles sont bien toutes énormes ici. Une fois passée
l’appréhension de conduire un gros SUV, on se rend compte à quel point conduire
une enorme voiture automatique sur ces routes toutes droites sans virage
jusqu’à l’horizon est d’un ennui… mortel. Il devient réellement mortel car si
la conduite d’une voiture automatique est plus sure que la conduire d’une
voiture à boite de vitesse (car elle permet de ne se concentrer que sur la
route) en théorie, elle l’est beaucoup moins en pratique car pour s’occuper les
mains les Américains mangent, boivent, jouent sur leur smartphone etc. et les
accidents dus à l’inattention sont élevés. 


  • Les publicités à la télévision


Bieeeeeen plus nombreuses que chez nous (toutes les 10
minutes) et bien plus longues. De nombreuses publicités sont larmoyantes et jouent
beaucoup plus sur les émotions en essayant de vous faire culpabiliser. On voit
ainsi plein d’enfants handicapés, de cancéreux en phase terminale, de famille
ayant perdu leurs enfants et autre images apitoyantes pour vous soutirer de
l’argent pour diverses causes. Moi qui n’y suis pas habituée ça me gêne, mais
apparemment les autres s’en fichent. Il y a aussi beaucoup de publicités pour
des médicaments autre que les antiinflammatoires et les antidouleurs que l’on
a. On nous parle de médicaments pour traiter tel cancer, telle maladie
génétique etc. Et tous les effets secondaires sont cités à la fin, d’où la
longueur des pubs.

  • Les informations à la télévision


C’est tout simplement insupportable. A côté des chaines
d’informations américaines, le JT de TF1 c’est du grand journalisme, j’irai
même jusqu’à dire de la littérature ! Le principe du JT n’existe pas ici.
Les infos tournent en bouclent toutes la journée, comme sur LCI. Claire Chazal
est une momie à coté des mannequins présentatrices américaines, toutes plus
botoxées et bien coiffées les unes que les autres. Les informations consistent
à annoncer avec le ton le plus dramatique possible l’information la plus
inutile au monde mais qui fait le buzz grâce à des images impressionnantes.
Donc ça ne parle que d’incendie, de sauvetage de chat perché dans un arbre, de
braquages et des frasques des personnalités politiques. J’ai vaguement entendu
parler de la Grèce, mais il faut croire que les images de banques fermées et
des personnes désemparées sont moins vendeuses que les flammes d’un nième incendie.
Et ceci vaut aussi bien pour les chaines privées que publiques (la seule
différence c’est que sur les chaines publiques les présentatrices ne sont pas
des mannequins).

  • Les études


J’ai eu l’occasion de parler avec des étudiants. Et bien
je peux vous dire qu’ils envient notre système. Eux doivent s’endetter dès 20
ans et mettre leurs parents à contribution pour payer les 20 000 $ de frais
annuels minimum pendant que nous nous plaignions de nos profs et de nos emplois
du temps. Car, franchement, 1500€ pour un non boursier pour une année dans une
école d’ingénieur, c’est rien ! Alors c’est sûr qu’à coté on n’a pas les
moyens mis à disposition des étudiants comme la ferme à l’UCD. Ici les
étudiants aimeraient bien partir à l’étranger comme nous. Sauf que pour eux ce
n’est pas obligatoire et ils sont pour certains déjà tellement endettés qu’ils
ne peuvent pas en plus voyager. Ce que je ne comprends pas par contre, c’est
que beaucoup d’étudiants veulent faire des métiers qui n’ont rien à voir avec
leurs études. Comme une fille qui m’a dit qu’elle voulait faire nounou alors
qu’elle étudie le droit à l’université et qu’elle doit travailler à coté pour
payer ses études.

  • La météo


C’est pas compliqué, il fait beau ou beau. Pas une goutte
d’eau à l’horizon. Si parfois on peut croire que le temps est nuageux, ce n’est
en fait souvent que la fumée des diverses incendies du coin. Oui car il y a
vraiment beaucoup d’incendies. A croire que toute la Californie va finir par bruler…
Il fait également trèèèès chaud à Davis. S’ils ne fait pas plus de 20 degrés à
San Francisco et 25 degrés au Lake Tahoe, entre les deux (où je suis) il fait en moyenne 30-35 degrés et on
atteint souvent les 40 degrés, sans le moindre vent ou une petite brise ce qui
est vraiment parfois très étouffant.


  • La culture générale des Américains


Je ne savais pas si tout ce qu’on nous dit sur ces sacrés
Américains était vrai. Notamment par rapport à leur culture générale et leur
ouverture d’esprit. Eh bien, certaines choses se vérifient… Lors de ma première
semaine à Davis, les gens m’ont posé beaucoup de questions. L’une des personnes
avec qui je travaille une fois par semaine m’a ainsi demandée quels clichés
nous avions sur les américains. Je lui ai répondu que nous pensons qu’un
américain lamba est incapable de placer l’Europe sur une carte du monde. Il a
donc voulu me prouver qu’il ne faisait pas partie de ces américains lamba. Pour
info, il a environ 25 ans et a quand même fait 3 ans d’études. Je vous promets
que je n’exagère pas, il a placé l’Europe en Russie. Je ne lui ai pas demandé
de me dessiner le contour de l’UE hein, juste de placer grosso modo l’Europe.
Et lorsque je lui ai demandé s’il savait ou était la France il l’a placé en
Ukraine. J’étais assez surprise car je ne pensais pas vraiment qu’il ne savait
pas où se situe l’Europe. Bref, tout ça pour dire que les drapeaux américains
partout dans les rues et les paroles patriotiques c’est bien, mais il faudrait
quand même qu’ils s’ouvrent un peu plus au monde et arrêtent de penser par la
toute-puissance américaine. Aucun étudiant que j’ai rencontré ne parle de
deuxième langue. Les seuls qui parlent espagnols sont les agriculteurs qui y
sont obligés pour communiquer avec les travailleurs mexicains.

  • Les tenues vestimentaires


On est loin des excentricités londoniennes. Mais tout de
même, quelque chose que l’on remarque tout de suite, c’est que tout le monde
porte des habits à la gloire de la Californie. C’est comme si en France tout le
monde portait des t-shirt « j’aime la France ». Et les américains
sont encore plus fiers lorsqu’ils arborent différents lieux et villes de
l’État, mais aussi d’autres états qu’ils ont visités.

  • La guerre entre la côte ouest et la côte est


Pas le même accent, pas
les mêmes habitudes, pas les mêmes mentalités, pas le même fuseau horaire.
C’est presque à croire qu’ils ne font pas partis du même pays. Pour vous
retranscrire rapidement la pensée des Californiens : Californie = ¾ du
pays ; Côte Est = ¼ parce qu’il le faut, et entre les deux = vide. Lorsque
l’on me demande si je suis déjà venue aux Etats-Unis et que je réponds que je suis
allée à NY city il y a quelques années leurs réactions me font penser qu’ils ne
considèrent pas cette ville comme faisait partie d’un pays tellement c’est différent